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Saint-Paul-de-Montminy est un magnifique village situé dans les montagnes où se côtoie un mélange d’architecture ancestrale et moderne.

Plus vieille paroisse de Montmagny-Sud, elle conserve encore beaucoup d’éléments patrimoniaux. Elle se distingue, entre autres, par le grand nombre de maisons mansardées et québécoises. Son organisation et son architecture se rapprochent davantage des vieilles municipalités urbaines du littoral.

Les cantons de Montmagny-Sud ont été ouverts à la colonisation en 1843. Le mouvement de colonisation amène les habitants des paroisses surpeuplées du littoral dans notre comté. Les premiers colons ont fait leur arrivée en 1849 provenant de Saint-Thomas-de-Montmagny, de Saint-François-de-la-Rivière-du-Sud, de Saint-Vallier, de Saint-Pierre-de-la-Rivière-du-Sud et de Saints-Gervais-et-Protais. Les membres du clergé désiraient arrêter l’émigration des francophones aux États-Unis. En 1858, leurs efforts seront facilités par la construction du chemin Taché au travers des monts Notre-Dame.

C’est en 1852 que l’on donna le nom de Saint-Paul-du-Button à la paroisse. L’incorporation municipale eût lieu en 1862 et le premier maire fut M. Georges Blais. En 1951, la population a atteint son plus haut niveau avec 1 731 habitants.

En 2016, Saint-Paul-de-Montminy comptait 805 habitants.

Géographie

La géographie du comté de Montmagny (depuis les rangs du Rocher Noir et de Normandie jusqu’à la frontière américaine) n’est qu’une suite ininterrompue des monts Notre-Dame. Les cantons d’Ashburton, de Montmagny et de Panet sont considérés comme les sommets de ces collines et montagnes. Ces monts partent de la Gaspésie et se poursuivent au-delà de la frontière pour rejoindre les monts Adirondack. Sur ces élévations se montrent quelques vallons peu profonds qui se prêtent à la culture et à l’exploitation forestière. Dans ces hauteurs, les lacs sont nombreux et déversent leurs eaux du côté du fleuve Saint-Laurent et de l’Atlantique. C’est cependant sur les hauteurs du rang VI que passe la ligne de partage des eaux de la rive sud du Saint-Laurent. Les lacs Boilard et Jally se déversent dans le lac Carré (municipalité de Sainte-Apolline-de-Patton), ils atteignent ensuite le lac Frontière (municipalité de Lac-Frontière) et c’est par la rivière Daquaam (municipalité de Saint-Just-de-Bretenières) qu’ils rejoignent le fleuve Saint-Jean (Maine, États-Unis) qui les conduira dans l’océan Atlantique.

Au coeur du village, la 4e avenue adopte le relief du terrain et s’allonge entre les façades serrées des maisons. Des petites rues secondaires s’ajoutent à cette artère dans une organisation soumise au contexte géographique qui confère au village l’aspect d’un gros bourg. Au bas de la côte, apparaît la place de l’église qui brise la linéarité de la rue et qui procure un espace public pour toute la population. Le caractère public est accentué depuis la conversion du couvent en édifice municipal regroupant les services administratifs. L’animation de la place est amplifiée par la présence des commerces sur la 4e avenue. Entre le couvent et le presbytère, trône l’église avec derrière, un cimetière planté de pins majestueux.

Origine du nom

Le canton est couvert de nombreux monticules et le plus haut sommet du rang VI, d’une altitude de 2 875 pieds, est couramment appelé « Button ». Les montagnes du rang VI constituaient à l’époque un point de repère pour les cantons. On les aperçoit d’ailleurs parfaitement de la rive nord du Saint-Laurent, du Cap-Tourmente et du mont Sainte-Anne.

L’endroit a reçu le nom de Saint-Paul en l’honneur de l’apôtre du Christ, inséparable de Saint Pierre, le premier pape, mais dès le début de la colonisation, on parle fréquemment du « Button » pour désigner la municipalité. On entend des expressions comme : « Il est monté au Button… Il a pris un lot au Button… Il revient du Button… M. le Curé du Button, etc. ». Ce nom est donc antérieur à 1850, année où s’ouvrent les premiers lots. Saint-Paul devient donc naturellement pour plusieurs « Saint-Paul-du-Button ».

Sur des cartes routières d’un quart de siècle, on peut cependant lire « Saint-Paul-de-Burton ». Ce nom serait peut-être une abréviation ou une altération d’Ashburton (nom du canton de Notre-Dame-du-Rosaire). Ce canton fut détaché de la paroisse en 1868. Une autre hypothèse suppose que le surnom « du Button » pourrait remonter aux équipes d’arpenteurs géomètres qui ont préparé le cadastre avant 1850.

Le 1er janvier 1862, Saint-Paul-du-Button devient le « Township de Montminy », nommé en hommage à l’abbé Louis-Antoine Montminy (1803-1849), curé de Saints-Gervais-et-Protais, qui prônait la colonisation dans les paroisses du sud de la MRC. Celui-ci devient le « Canton de Montminy » le 15 mars 1969 et c’est le 30 avril 1986 que le nom de Saint-Paul-de-Montminy est officiellement adopté.

Quelques bâtiments qui ont marqué l’histoire

ÉGLISE

C’est l’abbé Wilbrod Villeneuve qui desservait la mission de Saint-Paul-de-Montminy de 1853 à 1857. La première messe fût célébrée dans la petite maison de Gervais Blais et de son épouse, Marie-Anne Létourneau, construite dans le 3e rang. On dit que 11 personnes ont assisté à ce premier office. Ce n’est qu’en 1868 que Saint-Paul-de-Montminy fut considérée comme une paroisse avec la construction de son église. Le premier résident, l’abbé Jean-Baptiste Vallée, est arrivé en 1868, date de l’érection canonique de la paroisse. L’abbé Jean-Baptiste Vallée aura la charge de la paroisse jusqu’en 1871. La construction fut terminée en 1875 et l’ancienne chapelle devint la sacristie.

INCENDIE DE L’ÉGLISE ET DU COUVENT

Le 1er avril 1929, au cours d’un violent orage, la foudre atteignit le clocheton de l’église. Une fois l’orage apaisé, le sacristain se hâte de se rendre sur les lieux, mais à peine après avoir entrouvert la porte, il est aussitôt refoulé par la fumée suffocante qui se dégage de l’intérieur.

Le matin même, le curé de Saint-Paul-de-Montminy était parti pour Montmagny. C’est donc le curé de Saint-Philémon qui est prévenu des évènements; mais il ne peut malheureusement rien sauver.

Les paroissiens du village accourent de toutes parts et tentent désespérément de sauver le presbytère. À l’arrivée du curé, le vent tourne et le feu épargne le presbytère. Cependant, le vent souffle maintenant vers le couvent et celui-ci s’enflamme aussitôt. Malgré tous les efforts déployés pour éviter le pire, le couvent est détruit.

Dès le début de l’incendie, le curé demande que l’on creuse un trou dans la neige et celui-ci reste rempli d’eau pendant tout la durée du combat. C’est une chose qui apparaît inexpliquée dans la mémoire populaire du temps. Vers 4 heures du matin, les deux bâtiments sont entièrement rasés par les flammes et deux personnes ont perdu la vie; une religieuse qui n’a pas survécu aux conséquences du déménagement brutal et un homme du nom d’Auguste Delagrave frappé par la table du conseil qui fut projetée par le vent.

Le soir venu, le curé de Saint-Paul-de-Montminy fut de retour parmi ses paroissiens et se désola devant les restes fumant de son église et de son couvent. Tous les citoyens se rappellent que le matin même, un mariage plutôt inhabituel avait été célébré : celui d’une jeune fille de 16 ans et d’un homme de 57 ans. Cette histoire a longtemps suscité les commentaires des paroissiens.

Dans le cahier des prônes (homélies) du dimanche suivant, M. le Curé exhale sa douleur : « Quelle catastrophe épouvantable! Au lendemain de Pâques, la foudre cause un incendie qui détruit notre belle église et notre couvent. Perte complète, rien n’est sauvé. Fiat (Que cela soit), mon Dieu ».

L’épreuve est lourde, mais les paroissiens restent courageux dans le malheur. Partout on se hâte de réorganiser les messes et les cours, et de trouver un logis aux religieuses. Les offices auront lieu dans la salle de l’ancien couvent. Le 5 mai 1929, une assemblée générale du conseil municipal est convoquée. On demande à l’unanimité la reconstruction de l’église le plus tôt possible. Des projets de reconstruction sont déjà ébauchés. On prévoit une répartition pour un montant de 48 000 $ chez les francs tenanciers de la paroisse et un emprunt de 60 000 $. Les organisations paroissiales se multiplient et répètent leurs activités pour subvenir au plus pressant; le renouvellement des ornements sacerdotaux et autres articles du culte.

Un malheur n’arrive jamais seul, dit un vieux dicton. Au cours des deux étés suivants, une température particulièrement inclémente réduit énormément les récoltes. Le mot du pasteur se fait entendre du haut de la Chaire : « Résignation et Action de grâces. » Dans cette sainte impatience, on se prend à désirer, à hâter et à commencer les travaux de reconstruction.

Les plans sont préparés par l’architecte R. Rousseau de Québec. L’église aura 160 pieds de longueur sur 57 pieds de largeur. Le coût de cette construction est estimé à 100 000 $. Le 5 février 1929, l’Archevêché émet un permis de construction pour l’érection de la nouvelle église. Le 3 juin 1929, le contrat de construction est dûment signé avec l’entrepreneur M. Albert Langelier de Saint-Victor de Beauce. L’église sera cette fois-ci à l’épreuve du feu. À la mi-juin, le chantier se met en branle. Tous les citoyens s’attellent à la tâche. Le 11 août 1929, la première bénédiction des murs de l’édifice est donnée par Mgr E.-C. Laflamme (curé de Notre-Dame de Québec). Le premier sermon est donné par Mgr Gauthier (curé de Giffard). Une pluie diluvienne accompagnée de vents violents, d’éclairs et de tonnerre perturbe le déroulement de la cérémonie. Le 25 décembre 1929, on célèbre Noël dans la nouvelle église.

ÉCOLE PRIMAIRE

La première institutrice (1876-1878) à enseigner au village fut Mme Caseault de Saint-Pierre-de-la-Rivière-du-Sud ainsi que Mme Després qui enseignait dans l’école du 5e Rang. Pendant longtemps, il n’y avait que l’école du village parce que les écoles de rang n’étaient pas ouvertes.

C’est en 1880 que l’école du rang double et celle du 5e Rang furent ouvertes. En 1888, il y avait 6 écoles à Saint-Paul-de-Montminy : celle de la rivière, celle du rang d’en bas, celle du chemin Taché, celle du rang d’en haut, celle du rang Saint-Thomas et celle du village. La Commission scolaire fut créée en 1871. C’est le 9 septembre 1895, que Mère St-Bernard, fondatrice de la congrégation de Notre-Dame-du-Perpétuel-Secours, conduisait les toutes premières religieuses institutrices à l’école du village. Les sœurs St-Ephrem et St-Lazare sont chaleureusement accueillies par le curé J. Galarneau. Les sœurs habiteront une maison aménagée provisoirement en couvent.

Le nombre d’élèves augmente sensiblement et, en 1902, on accorde le contrat de construction du premier couvent. Ce couvent comptera trois salles de classe pour un total de 109 élèves. Entre 1915 et 1925, l’évolution se poursuit dans le domaine scolaire. Les élèves prolongent la durée de leurs études et on comprend mieux l’importance de l’instruction. Le couvent débordera donc d’élèves. On le vend et on en construit un plus grand. Il comptera cinq classes qui accueilleront un total de 137 élèves. Ce couvent brûlera en 1929 et un nouveau sera reconstruit.

Avec la centralisation de l’enseignement, en 1960, l’organisation scolaire de Saint-Paul-de-Montminy connaît un profond bouleversement. Les locaux existants sont insuffisants et on décide de construire l’école Dumais (aujourd’hui devenue Les Habitations du Buton).

Les locaux deviennent trop petits et on ne tarde pas à construire une nouvelle école de 8 classes pour le primaire avec une résidence à part pour les religieuses. Cette école est toujours en fonction et elle porte le nom d’école de la Colline. Elle se situe dans la 13e Rue.

ÉCOLE SECONDAIRE

Au début des années 1970, le choix du site pour l’implantation de la future école secondaire souleva un vif débat entre les municipalités de Saint-Fabien-de-Panet et de Saint-Paul-de-Montminy, chacune souhaitant voir l’établissement s’installer sur son territoire. Afin de ne pas retarder indéfiniment la concrétisation du projet, un compromis fut finalement proposé et l’école fut érigée sur le territoire de Saint-Paul-de-Montminy sur la route menant à Saint-Fabien-de-Panet.

L’école secondaire ouvrira finalement en février 1973 réglant une fois pour toutes le problème de l’éparpillement de la clientèle scolaire dans Montmagny-Sud. En 1975, on intégra les première et deuxième années du secondaire aux classes déjà en fonction puis, en 1983, l’implantation du cinquième secondaire vint consacrer le rayonnement de l’école. Depuis son ouverture, l’école accueille quelque 150 élèves provenant des 9 municipalités du sud de la MRC.

En 2016, c’est avec une grande fierté que l’école secondaire de Saint-Paul-de-Montminy s’est d’ailleurs vu décerner le titre de meilleure école publique de la province « qui ne sélectionne aucun de ses élèves » et figure au 10e rang du palmarès des écoles du réseau public québécois.